vendredi 13 février 2015

Kayla "N'ayez pas peur pour moi...J'ai appris que même en prison, on peut être libre"

Les Filles et amis(es),
Marie-Alix vous propose de partager en Retraite du coeur et en Union de Prière avec ses parents la dernière lettre de cette autre jeune fille de 26 ans 
Originaire de l'Arizona, Kayla Mueller, qui travaillait pour une ONG turque, avait été enlevée en août 2013 alors qu'elle quittait un hôpital d'Alep, dans le nord de la Syrie. Barack Obama a déclaré ce mardi 10.02.2015 avoir eu confirmation de la mort de l'otage, qui était aux mains du groupe armé État islamique .    
Sa famille a décidé de partager sa dernier lettre. En voici une traduction:

"...Si vous recevez cette lettre, c’est que je suis encore détenue, mais que mes codétenues ont été libérées. Je leur ai demandé de vous contacter et de vous envoyer cette lettre. Il est difficile de savoir quoi dire. Sachez que je suis à un endroit sécuritaire, que je suis saine et sauve et en santé (j’ai même pris du poids). J’ai été bien traitée, avec le plus grand respect et avec gentillesse. Je voulais tous vous écrire une lettre bien réfléchie (mais je ne savais pas si mes codétenus allaient quitter dans les jours ou dans les mois qui viennent, ce qui a réduit mon temps), mais surtout je ne pouvais écrire qu’un seul paragraphe à la fois, parce que le simple fait de penser me faisait faire des crises de larmes. Sachez que la seule chose qui m’a fait souffrir tout au long de cette expérience est de savoir à quel point je vous ai fait souffrir. Je ne pourrai jamais vous demander pardon, puisque je ne mérite pas d’être pardonnée. Je me souviens de maman qui me disait toujours qu’à la fin, la seule personne à qui l’on peut s’adresser, c’est Dieu. J’en suis arrivée à une place dans cette expérience ou, dans tous les sens du mot, je me suis abandonnée à notre créateur, parce qu’il n’y avait littéralement personne d’autre. En plus, grâce à Dieu et à vos prières, je me suis laissée bercer tendrement en chute libre. Je me suis fait montrer la lumière dans l’obscurité et j’ai appris que même en prison, on peut être libre. J’en suis reconnaissante. Je suis parvenue à comprendre que dans toutes les situations, il y a du bon, il suffit parfois de le chercher. Chaque jour, j’ai prié pour que vous puissiez seulement sentir une certaine proximité, vous abandonner à Dieu et que vous ayiez su former un lien d’amour et de soutien les uns avec les autres... vous me manquez tous comme si nous avions été forcés de nous séparer pour des décennies. J’ai eu beaucoup de longues heures pour penser, et penser à toutes les choses que je ferai avec Lex, notre premier voyage de camping en famille, notre première rencontre à l’aéroport. J’ai eu de longues heures pour penser comment seulement en votre absence j’ai finalement pu réaliser, à 25 ans, la place que vous occupiez dans ma vie. Le cadeau que vous m’avez fait, chacun d’entre vous, et la personne que je suis ou que je n’aurais pu être si vous n’aviez pas fait partie de ma vie, si vous n’étiez pas ma famille, si vous ne m’aviez pas encouragée. Je ne veux pas que les négociations pour ma libération soient votre responsabilité, s’il y a d’autres options, optez pour celles-là, même si ça prend plus de temps. Ceci n’aurait jamais dû devenir votre fardeau. J’ai demandé à ces femmes [ses codétenues] de vous encourager; SVP, demandez leur conseil [...] Personne parmi nous n’aurait pu savoir que ça serait si long, mais sachez que je lutte de mon côté comme je le peux et que j’ai encore beaucoup de force à l’intérieur de moi pour me battre. Je n’abandonne pas et je ne cèderai pas, peu importe combien de temps ça prend. J’ai écrit une chanson il y a quelques mois qui disait: «La part de moi qui me fait le plus de mal me pousse aussi à sortir du lit, sans votre espoir il n’y aurait plus rien...» L’idée de votre douleur est la source de ma propre douleur, de même que l’espoir de nos retrouvailles est la source de ma force. Soyez patients, confiez votre douleur à Dieu. Je sais que vous voudriez que je reste forte. C’est exactement ce que je fais. N’ayez pas peur pour moi, continuez de prier, je le ferai aussi. Par la volonté de Dieu, nous serons réunis bientôt."

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